Les dernieres choses avant m'accident

bon vous allez me dire "t'en a pas un peu marre de l'accident ???" mais je voulais juste faire un topic sur les derniers souvenirs, avant l'accident et notemment les photos (ci contre la derniere photo de moi avant l'accident et la premiere photo apres...) pour moi qui prend une valeur symbolique (bon je suis tres nostalgique mais ça correspond a ma personnalité obsessionnelle) surtout aussi les dernieres lettres que j'ai tapé sur msn dans l'archive de converse qui datent de quelques minutes avant l'accident ! c'etait "bonn route" sur msn a mon pote en moto que je devais retrouver a la fin du trajet ou j'ai eu l'accident... en plus la derniere lettre tapée est un "e" et c'etait donc avec mon bras gauche... mais bon pour moi ce coup de blues en plus de ce qui s'est passé hier soir vient aussi du fait que c'est a cause du plexus que j'ai ce kyste medullaire... donc l'accident. mais je repense aussi à la periode de octobre au 17 decembre 2008 ou j'avais le plexus, mais mes jambes nickel ET aucunes douleurs a la nuque malgrés les douleurs du bras. c'est la seule periode ou j'ai pu refaire de la moto et du sport parce que j'avais la tete sur les epaules, alors que ce n'etait plus le cas pendant 10 mois apres la drezotomie, periode où à son terme j'avais déja mes problemes de moelle depuis 5 mois... bon peut etre tout le monde s'en branle mais j'y pense encore souvent a ces conneries...
et je suis gené par rapport aux POPB (vous allez me prendre pour un chauviniste PPBA lol) du fait que vous ne pouvez vous souvenir de rien a part la réaction des mamans quand elle à apprit la paralysie de son bébé... enfin avez deja du vous dire "j'ai vecu 9 mois avec un plexus en construction..." ? non ya que moi pour me poser des question si débiles ? lol enfin j'y vais avec des pincettes ce genre de chose reste tabou pour beaucoup peut etre...

21/04/2008 à 15 heures precises : avant :



23 avril 2008 à environ 21 heures : accident.


25 avril 15:57 : apres (operation en urgence le 24):...c'est moche...

putain on reconnait les memes boutons d'acné entre la premiere et la deuxieme tof ça mfout un choc 'tain chui un taré... hardcore

Beh c'est la différence entre les PPBA et les POPB. Les POPB on a pas de deuil à faire puisque on a jamais connu la "normalité". Je pense donc que c'est plus simple d'accepter son handicap quand celui-ci est de naissance.

C'est vrai que ça doit faire bizarre de se ressasser les derniers instants avant que ta vie ne bascule à jamais. Et les questions je suis un peu comme toi, j'ai un esprit assez torturé à ce niveaux là. Rajoutes à ça qu'on a la vingtaine ! ^^

Sinon t'as vraiment une sale tête sur la seconde photo ^^ , t'avais trop forcé sur la morphine !

Je te rassure tu n'es pas le seul à ressacer le passé.
Je me souviens du jour de l'accident comme si c'était hier, j'ai tellement rememorer ces souvenirs pour retrouver ceux de l'accident lui-même que je pourrais presque décrire cette journée du levé au ... pas au coucher mais qq minutes avant la chute!
Il m'arrive souvent de regretter ma vie avant l'accident. Le deuil est encore impossible à faire.
Les gros coups de blues je connais alors si tu as besoin ... n'hésites-pas.

tout dépend du caractère que l'on a, perso, je suis une fonceuse et de ressasser les choses ne faisant pas avancer, forcément, ça ne me concerne pas, j'ai très vite tourné la page car je pars du principe qu'il ne sert à rien de se rouler par terre, ça ne changera pas les choses, partant de là, je continue ma route et balaye la nostalgie, elle fait plus de mal qu'autre chose. j'avais 23 ans quand j'ai eu mon plexus et j'aurais pu me lamenter en pensant ma vie foutue.... j'étais encore étudiante et j'étais en train de tout construire alors oui, le choc à été rude, j'ai été au fond du gouffre pendant quelques heures et puis j'ai donné le coup de talon qui m'a fait remonter à la surface parce que j'ai su regarder autour de moi pour voir qu'il y avait bien pire que moi, finalement je m'en sortais bien, j'avais mes proches autours de moi, j'avais toute ma tête et j'étais debout, certes, j'étais estropiée à vie mais j'étais en vie et ça, ça n'a pas de prix. Cependant il m'arrive de penser à la vie que j'aurais pu avoir mais je me dis très vite que sans ce carton je n'aurais jamais rencontré mon mari et mon fils n'existerai pas et rien que ça, ça me met du baume au coeur, il est mon rayon de soleil, mon amour, ma vie et pour rien au monde je ne voudrais changer quoique ce soit à ma vie même si je galère un peu en ce moment, c'est pas grave, ma devise : "carpe diem"
je vais farfouiller pour essayer de retrouver les photos de avant et pendant

Plutot d'accord avec Myriam , et je rajouterai: avec des "si" , perso je vous refais le monde

moi je suis pas d'accord du tout...pourtant on peut me reprocher pas mal de choses mais pas de me plaindre, me "rouler par terre", ni de refuser d'avancer ! ! ! c'est juste que c'est important de savoir qui on est et d'où on vient, et se voiler la face en s'empêchant d'y repenser fait encore moins avancer les choses...l fuite en avant n'arrange rien, en tous cas dans mon cas. et oui il y a pire, oui on est vivants, oui c'est ça qui nous a forgé le caractère, mais merde on a quand même pas de chance et on en chie tous les jours alors on a bien le droit d'y repenser un peu et de se poser des questions !
aurélie, c'est clair qu'il m'a fallu pas mal de temps pour pouvoir regarder en arrière sans que ça fasse trop mal et d'être capable de repenser à tout ça calmement, et j'espère qu'un jour tu en seras capable, parce qu'un fois que tue n es là tu peux prendre conscience que oui ça a changé ta vie, non pas comme tu l'aurais voulu, mais que finalement il y a plein de bonnes chose qui te seraient jamais arrivé sans ça, exactement ce que disais lypce à propos de son homme et de son pti bout
quelque part j'ai eu de la chance, ça m'est arrivé en pleine adolescence, à une période où t'es assez con pour dire "non je suis pas d'accord", et où t'es capable de sortir cette rage et de la sublimer en lutte, ça me serait arrivé plus tard ça aurait surement été différent...et puis à 14 ans tu te cherches encore, ta vie est de toutes manières un énorme bordel permanent alors je me dis qu'au moins ça m'a permis de prendre conscience de plein de choses, et que je voulais pas être la gamine naïve et un peu égoïste (comme toutes les ados en fait) que j'étais à l'époque...mais sans tout ça je pense pas que j'aurai eu cette force d'aller au bout de mes envies et de mes rêves, j'aurai surement pas eu les couilles de traverser la manche à 19 ans et l'atlantique à 21 ans sans trop savoir ce que j'allais trouver de l'autre côté... en fait repenser à tout ça me rappelle que la vie c'est maintenant, et que je serais vraiment la dernière des connes de la laisser filer alors que j'ai eu un sérieux avertissement il y a 7 ans...
mais après je comprends tout à fait que pour certains ça soit encore trop difficile, je dis juste qu'être nostalgique de temps en temps empêche pas d'avancer, bien au contraire

pour répondre à la question de base je ne me rappelle pas trop du jour même de l'accident mais surtout de la veille, un samedi, j'avais eu gym toute l'après-midi (comme d'hab) et la dernière chose que j'ai fait c'était salto arrière tendu au grand trampoline (c'est con je sais mais je suis fière que ça ai pas été des abdos ou un truc à la con comme un équilibre par exemple). le soir c'était l'anniversaire d'une très bonne copine. j'ai quitté mon premier grand amour au tout début de la soirée, bu pas mal (enfin pas mal pour un gosse de 14 ans, pas une grosse cuite mais quand même) et fumé mon premier joint pour oublier que j'étais triste. au moment de se quitter vers 2h du matin on s'est dit que ça serait sympa de se retrouver le lendemain. comme il y a pas de bus le dimanche chez mes parents un mec que je connaissais depuis quelques heures m'a proposé de passer me chercher en scooter. j'ai pas de souvenirs spéciaux de lendemain matin, juste que vers 13h je suis allée l'attendre au rond-point. à l'époque j'avais mon baladeur cd, et j'écoutais en boucle la compilation de chansons "émotions" que mon fameux premier amour (que j'avais donc quitté la veille) m'avait fait quelques mois plus tôt. il est arrivé, j'ai mis le casque qu'il me tendait, je l'ai resserré parec que qu'il était trop grand et on est partis.
voilà.

je ne me voile pas la face, loin de là, je vis juste avec mon handicap et le regret ou le remords n'ont jamais été constructifs, vivre de chimères ne mène à rien et la nostalgie est une chimère je ne dis pas non plus que je suis contente de mon plexus mais il est là et il fait partie intégrante de ma vie, je me suis adaptée car la nature humaine est bien faite, notre intelligence nous permet de nous adapter à tout

moi je peux donner quasiment tous les détails, ciné voir hotshot (j'ai une excuse 13 ans :-) ) rdv chez mes grands parents, maison...et accident! ! !

pis voilà, nouveau moi!

je comprends ce que tu veux dire lypce, j'ai juste l'impression (peut-être fausse) que tu fuis en avant, en mettant une énergie folle à ne surtout pas penser à tout ça, ne surtout pas regretter, ne surtout pas s'imaginer des chose....ça doit être épuisant à la fin de vouloir toujours se contrôler parfaitement comme ça, je me demande pas pourquoi tu ne t'autorises pas de temps en temps à vivre tes émotions comme elles viennent, bonnes ou mauvaises
je suis d'accord que ça ne mène à rien de se lamenter sur son sort et de regretter, je dis juste que de temps en temps c'est humain et ça fait du bien (tant que ça reste ponctuel), et que ça doit être moralement épuisant de s'autocensurer à ce niveau en permanence
mais encore une fois c'est peut-être une vision faussée que j'ai à travers ce que tu écris

oui et non fantomette, j'ai toujours été comme ça, je ne me suis jamais embarrassée du superflue, même petite, c'est une éducation (pas forcément très intelligente) qui m'a été donnée : "ne montre pas tes sentiments car les gens utiliseront tes faiblesses pour te blesser" oui, je sais, c'est horrible mais je me soigne et je n'éduque absolument pas mon fils dans cette optique, je ne sais pas trop quoi faire quand quelqu'un pleure devant moi, je suis une handicapée des sentiments lol, j'en éprouve, bien évidemment, je suis humaine malgré tout, mais j'ai du mal à les montrer.
mais jamais, oh grand jamais, je ne me cache les choses, je suis lucide et je ne fuis absolument pas, j'assume juste mon handicap à 100% et je ne rejette la faute sur personne, je connaissais les risques lorsque j'ai passé le permis moto, j'ai "joué" j'ai "perdu" tant pis pour moi et je ne vois pas pourquoi j'emmerderai le monde avec mes états d'âme, c'est juste mon caractère profond. Crois moi que lorsque je ne suis pas "responsable" d'un truc, je suis la reine des râleuses et je ne lâche pas le morceau.
une dernière chose aussi, ma mémoire est bien trop défaillante (merci les anesthésies ) pour que je me "souvienne" que je dois me "lamenter", un peu comme doris dans némo, je découvre souvent des trucs que je savais déjà mais que j'avais zappées

bon mon humeur etait un peu bizarre quand j'ai fait le topic fin bref, enfin bon, c'est plus pour des valeurs "symboliques" que pour rabacher le passé, regretter... que j'ai fait ce sujet

Bein pour ma part, tres simple , je ne me souviens que tres peu de chose avant l'accident et encore , l'on me les a raconté .

moi je suis un peu comme lypce je fonce peut être à cause de mon éducation père militaire etc...mais je ne sais pas si je détiens la bonne solution

Je ressens la même chose que Fantômette.
Je n'oublie pas l'accident car il fait parti de mon histoire. Mon handicap fait dorénavant parti de mon identité. Ma persévérance et ma patience sont ma devise pour avancer. Tout ça fait parti intégrante de moi et a développé considérablement ma force de caractère et ma croyance pour la Vie.
C'est ce que je suis devenue et ressasser le passé me permet de ne pas oublier d'où je tiens cette force et la nécessité de partager cette influence avec les autres.

Je me souviens parfaitement des circonstances de l'accident qui m'a valu cette paralysie du plexus.
Je travaillais pour un studio d'enregistrement en pleine campagne et faisait beaucoup de vélo de route.Je profitais du temps entre midi et deux pour aller m'entraîner; ce jour là je me souviens très bien être passer devant le studio à 13h50 en me disant ''allez je m'offre un petit quart d'heure de plus...''...moins de 5 minutes plus tard, je me faisais pulvériser par les 13 tonnes d'un camion...fatalité? excès de vitesse du camion? envie excessive d'en faire toujours plus de ma part?...tout ça ne me travaille pas trop, je crois que je suis simplement content d'être en vie...même si je ne le souhaite à personne, le handicap aide d'une certaine manière à se construire si on accepte de passer à autre chose et c'est probablement ce qui est le plus dur.

tu sais, le jour de mon accident, je voulais prendre ma voiture car j'allais diner chez des amis et je devais embarquer la copine en sortant du boulot mais ma voiture n'a jamais voulu démarrer, comme dirai une copine, c'était mon karma.....

une excellente occasion pour ré écouter Instant Karma de John Lennon
https://www.youtube.com/watch?v=EqP3wT5lpa4